La langue retournée de la culture

Invitation à lire…

 

La langue retournée de la culture

 

De Michel Simonet et le collectif Luce Faber

Editions Excès, 2017

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La parole, la langue, les mots sont le reflet d’une structure de pensée, mais aussi de l’expérience que chacun fait du monde. Il exprime également les représentations que l’on s’en fait.

Nous le savons bien, nous psychopraticiens, que les mots ne viennent pas « par hasard », qu’il sont raccrochés à un vécu, une histoire, une situation, une expérience… Nous y faisons écho et nous en servons pour faire miroir aux manifestions de l’inconscient de nos patients.

Les mots sont importants. Ils sont fondateurs de notre soi profond. La transformation psychique se révèle notamment par la manière dont le patient modifie sa façon de parler de lui, de ce qu’il vit, ressent. L’espace thérapeutique est le champ d’expérience et de création d’un langage commun entre le psychopraticien et son patient.

L’exercice que fait M. Simonet dans cet ouvrage d’analyse de l’évolution du langage culturel, illustre comment le mot influence non seulement la pensée, mais aussi l’action (en l’espèce, l’action publique mais aussi celle des acteurs culturels eux-mêmes).

Dans le domaine psychologique aussi l’évolution du langage influe sur nos pratiques. Ainsi par exemple lorsque la dénomination de « psychothérapeute » est retirée à certains praticiens par la loi de santé 2004 et qu’elle oblige les professionnels à trouver un nouvel intitulé : Psychopraticien. Au-delà du mot lui-même, c’est toute une pratique qui s’est trouvée contrainte de s’affiner, de se démarquer d’autres pratiques psychothérapeutiques.

Autre exemple, lorsque les médias s’emparent de la psychopathologie et galvaudent les termes « pervers narcissiques » avec lequel bon nombre de patients arrivent en consultation, désignant en fait par là des souffrances relationnelles multiples et singulières.

Idem avec le vocable « transformation » amplement utilisé par les politiciens et médias en ce moment, qui en psychothérapie est l’évocation du désir du patient lorsqu’il souffre et qui peut se mettre en oeuvre au travers d’un long processus thérapeutique.

Enfin, comme la publicité qui tente d’enrober les produits à vendre d’un joli packaging, le terme burn-out est venu remplacer le terme dépression moins « glamour », moins « socialement acceptable », soulignant ainsi, aussi, plutôt un manque de capacité fonctionnelle d’une personne qu’une réelle souffrance profonde qui s’origine souvent bien au-delà du monde du travail.

Attention donc à la banalisation et au travestissement des mots et des concepts. Attention aussi au glissement du langage tant de nos patients que nous-même.

Restons conscients de ces évolutions pour garder, pour nous et nos patients, la liberté d’être et la liberté d’expression.

 

A vos agendas…

La Fédération Française de Psychothérapie – FF2P (http://www.ff2p.fr

Samedi 24 mars 2018 – La parentalité – Journée de la santé mentale – Paris 15ème
12 – 14 octobre 2018 – 3ème édition du Festival Cinopsy’s – Bordeaux

Centre d’Analyse Psycho-organique de Paris – Capop (http://psy-capop.org)

«Comment parler de sexualité avec les enfants et les adolescents ?»
Conférence de Brigitte LAURENT, jeudi 9 novembre 2017 à 20h30.

«La pratique du souffle en Analyse Psycho-Organique»
Conférence de Alain BOUTET, jeudi 14 décembre 2017 à 20h30.

La société française des analystes psycho-organique – Sofrapsy (http://www.sofrapsy.fr)
Pour tout savoir sur l’Analyse Psycho-Organique

 

 

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